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Les Misérables, La Reine des Neiges 2, Les Éblouis… Les films à voir ou à éviter cette semaine

Le prix du Jury à Cannes, le retour d’Anna, Olaf et leurs amis ou Camille Cottin enrôlée dans une secte… Que faut-il voir au cinéma cette semaine? La sélection et les conseils de la rédaction du Figaro.

À voir absolument

  • Les Misérables, drame de Ladj Ly, 1h42

Stéphane vient d’intégrer la Brigade Anti-Criminalité (BAC) de Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Alors qu’une interpellation effectuée avec ses coéquipiers dégénère, un drone filme la scène. Cette bavure devient une grenade dégoupillée.



Flics ou voyous, Les Misérables s’enfonce dans la spirale de la violence. Inexorablement. Il n’y a ni bons, ni méchants – seulement des individus qui font comme ils peuvent dans des circonstances qui leur échappent. Fort d’une caméra légère qu’il maîtrise avec l’aisance de Coppola, Ladj Ly suit ses protagonistes à la trace. Le réalisateur n’invente rien, il a tout vécu. Et c’est sans doute la force de ce film qui garde une fin ouverte comme pour dire que l’espoir, en banlieue, n’est pas mort. Ou du moins, pas encore.

  • Les Éblouis, drame de Sarah Suco, 1h39

Camille, 12 ans, passionnée de cirque, est l’aînée d’une famille nombreuse. Un jour, ses parents décident d’intégrer une communauté religieuse. La jeune fille se révolte pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs de cette organisation sectaire. Ce premier film frappe par sa force tranquille et son absence de manichéisme. La tendresse le dispute à la colère rentrée. La réalisatrice s’est inspirée de sa propre histoire, sans en faire un acte de vengeance.



À voir

  • Nouvelle Cordée, documentaire de Marie-Monique Robin, 1h52

Jusqu’au 3 janvier 2017, Sébastien, Pierrick, Anne et les autres, tous habitants de Mauléon (Deux-Sèvres), étaient au chômage et malmenés par la vie. Mais ce jour-là, la création de l’Esiam (Entreprise solidaire d’initiatives et d’actions mauléonaise) a tout changé. Ils sont devenus les premiers salariés de cette entreprise à but d’emploi, et les pionniers d’une aventure économique et humaine passionnante. La réalisatrice montre la solidarité en acte et c’est captivant.

  • Les Enfants d’Isadora, drame de Damien Manivel, 1h24

Damien Manivel évoque la création du solo composé par la danseuse Isadora Duncan après un drame intime. Peu de mots, peu d’effets dans cette ronde de femmes qui glissent sur le fil bouleversant de la tendresse maternelle. La danse fait tout, ses lignes, et les intentions avec lesquelles on façonne chaque geste. Le réalisateur filme avec la pointe du cœur. Sans en rajouter. Dans une simplicité et une justesse qui émerveillent.

  • Vivre et chanter, drame de Johnny Ma, 1h39



Il y a peu de spectateurs, tous âgés, et le théâtre doit être démoli. Zhao Li, directrice de la troupe, tente de cacher cette échéance aux acteurs, mais déjà, sa nièce, jeune vedette ambitieuse, se tourne vers le spectacle contemporain. Ce beau mélodrame, vif et émouvant, conte la fin d’une troupe spécialisée dans l’opéra chinois traditionnel. Le réalisateur sait mêler le sentiment du déclin et l’obstination à vivre.

Anthropocène, l’époque humaine, documentaire de Jennifer Baichwal, Edward Burtynsky et Nicholas De Pencier, 1h27

Une nouvelle ère géologique a débuté à cause des impacts de l’homme sur l’environnement. Extraction de charbon en Allemagne, création de montagnes de déchets au Kenya ou en Inde, élimination d’espèces menacées, comme les éléphants d’Afrique, changent le visage de la planète. À mi-chemin entre La Terre vue du ciel et des films sur l’environnement d’Al Gore, ce documentaire est une réussite.

On peut voir

  • Reine des Neiges, film d’animation de Jennifer Lee et Chris Buck, 1h44

Dans ce deuxième volet, Elsa, qui est douée de pouvoirs magiques qu’elle ne maîtrise pas totalement, entend une voix. Pensant que quelqu’un l’appelle à l’aide, elle se lance dans une aventure aux péripéties parfois confuses. Mais les musiques omniprésentes soulignent des effets visuels grandioses, et les paysages glaciaires sont aussi somptueux que des planches d’Enki Bilal.

  • Temporada, drame d’André Novais Oliveira, 1 h 52.

Une saison dans la vie de Juliana, qui arrive dans une nouvelle ville brésilienne, pour devenir agent de contrôle des endémies. Elle apprend à inspecter les maisons et les jardins au milieu d’une équipe où elle se fait bientôt des amis. Ce passage du temps qui va la transformer est filmé avec un naturel plein de charme. Dans le rôle de Juliana, Grace Passo emporte l’empathie avec son art d’habiter chaque instant.



À éviter

  • Terminal Sud, drame de Rabah Ameur-Zaïmeche, 1h36

Rabah Ameur-Zaïmeche évoque la guerre civile en Algérie au début des années 1990 dans un long-métrage âpre, sec, qui tire vers l’abstraction. Ramzy Bedia est très bon dans le rôle du médecin mais il est trop seul pour donner de la chair et du souffle à ce film.

  • In Fabric, thriller de Peter Strickland, 1h58

Une robe apporte le malheur à ses propriétaires. Voilà un pitch qui sied à un cinéaste aussi imaginatif que Peter Strickland. Le réalisateur de The Duke Of Burgundy semble s’être amusé comme un petit fou à coudre ses fils narratifs dans une matière lynchéenne. Mais on ne peut s’empêcher de s’interroger devant son long-métrage: l’a-t-il confectionné pour le spectateur ou pour lui-même, afin de rompre une malédiction?

  • Knives and Skin, drame de Jennifer Reeder, 1h52



Une jeune lycéenne disparaît après un rendez-vous nocturne, laissant les habitants d’une bourgade de l’Illinois complètement déboussolés. Jennifer Reeder mise tout sur une esthétique rétro, s’appuyant à outrance sur néons et synthétiseurs, pour tenter de masquer la vacuité de cet interminable pastiche de Twin Peaks.

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