Jacques Chirac est mort !

L’ancien chef de l’Etat s’est éteint ce jeudi 26 septembre au matin, à l’âge de 86 ans.

Président de la République de 1995 à 2007, Jacques Chirac est décédé ce jeudi 26 septembre au matin à l’âge de 86 ans, a annoncé son gendre Frédéric Salat-Baroux à l’AFP.

« Le président Jacques Chirac s’est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement », a déclaré l’époux de Claude Chirac, peu avant midi.

L’Assemblée nationale et le Sénat ont observé une minute de silence à l’annonce du décès de l’ancien chef de l’Etat, qui fut aussi deux fois Premier ministre, trois fois maire de Paris et fondateur du RPR.



Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a réagi en indiquant que « Jacques Chirac fait désormais partie de l’Histoire de France ». « Une France à son image : fougueuse, complexe, parfois traversée de contradictions, toujours animée d’une inlassable passion républicaine », a-t-il ajouté, en estimant que la France avait « perdu en lui un héros d’Alexandre Dumas : charmeur, batailleur et beaucoup plus profond qu’il ne voulait paraître. »

Une carrière politique hors norme
L’ex-chef de l’Etat était l’un des grands fauves de la droite française dont la longévité, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond. Ses mandats élyséens resteront marqués, entre autres, par son « non » à la deuxième guerre d’Irak, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d’alarme face à la dégradation de l’environnement (« Notre maison brûle ») et une première victoire importante sur l’absurde mortalité routière.



Jacques Chirac était parvenu à conquérir l’Elysée – rêve d’une vie pour ce fils unique – en 1995, après deux défaites (1981 et 1988).

En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l’a frappé deux ans plus tôt, il doit voir triompher Nicolas Sarkozy pour lequel il est loin de manifester la ferveur indéfectible de son épouse Bernadette.

Sa dernière sortie publique remonte à novembre 2014, au Musée du Quai-Branly consacré aux arts premiers, et qui porte depuis son nom. L’ancien président, affaibli mais souriant, était aux côtés de l’un de ses successeurs, François Hollande. Ironie de l’histoire, l’ancien chef du RPR avait indiqué trois ans plus tôt qu’il allait voter pour le socialiste à la présidentielle, contre le sortant Sarkozy.

Particulièrement populaire depuis qu’il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs. En 1988, alors qu’il venait d’être sèchement battu par François Mitterrand, son épouse Bernadette s’était désespérée que « les Français n’aiment pas (son) mari ». Douze ans plus tard, la dissolution qui devait conforter sa majorité à l’Assemblée a provoqué une humiliante déroute de la droite.



C’est enfin sur le terrain judiciaire que l’animal politique s’était abîmé : protégé par l’immunité attachée au mandat présidentiel, il avait été rattrapé par les juges après son retrait de la politique. En 2011, il devint le premier ancien chef de l’Etat condamné au pénal, à deux ans d’emprisonnement avec sursis, pour une affaire d’emplois fictifs à la Mairie de Paris.

© nouvelobs.com

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