© Blas Garcia Source: Reuters

Incendie en cours à l’usine Lubrizol de Rouen : Christophe Castaner se rend sur place

L’incendie de ce bâtiment classé Seveso est toujours combattu par 200 pompiers et 60 véhicules. Le préfet appelle les habitants à «limiter leurs déplacements» et prévient d’un risque «de pollution de la Seine».

Un important incendie s’est déclaré dans la nuit, peu avant 3 heures du matin, dans un bâtiment de l’usine Lubrizol, à Rouen, qui fabrique des additifs pour lubrifiants. Il s’agit d’un site classé Seveso, c’est-à-dire sous surveillance en raison des matières premières qu’il utilise.

L’incendie est « circonscrit » mais « n’est pas éteint », a indiqué à la mi-journée un membre des sapeurs pompiers. « Certains produits ont été évacués du site », a-t-il expliqué au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner arrivé sur place.



On ignore à ce stade les causes de ce sinistre, dont l’impressionnant panache de fumée est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. «Il y aura une enquête judiciaire», a déclaré Pierre-André Durand, le préfet de Seine-Maritime. A cette heure, aucune victime n’est à déplorer.

Le préfet a également évoqué « un risque de pollution de la Seine » en raison de cet incendie. « On continue de lutter contre le feu avec un risque de pollution de la Seine par débordement des bassins de rétention », a-t-il déclaré devant la presse. La Seine, un des principaux fleuves français, passe notamment par Paris avant de traverser Rouen, puis se jette dans la Manche au niveau du port du Havre.

Ne parvenant pas à maîtriser le sinistre, les pompiers locaux ont dû faire appel à des renforts venus des départements limitrophes de la Seine Maritime. Ce jeudi matin, 200 pompiers et 60 véhicules sont toujours mobilisés. La préfecture de Seine-Maritime a confirmé à nos confrères de France Bleu avoir activé un centre opérationnel départemental (COD). La priorité des services de secours est « de protéger les produits dangereux » qui se trouvent encore dans l’usine en feu afin d' »éviter un sur-accident », a déclaré Jean-Yves Lagalle, responsable des pompiers de Seine-Maritime.



« La priorité des priorités c’est les installations intérieures de l’entreprise qui ne sont pas encore touchées », a-t-il dit, ajoutant que deux usines classées Seveso seuil bas à proximité de l’usine en feu ont été évacuées. « Les sapeurs-pompiers pataugent dans 3 ou 4 cm d’hydrocarbure, ce type de feu ne s’éteint pas qu’avec de l’eau, il faut mettre de l’émulseur, un tapis de mousse », a dit M. Lagalle. « C’est un feu extrêmement dangereux pour la sécurité du personnel », a-t-il ajouté, qualifiant l’incendie d' »hors-norme ».

«Le feu a pris dans un stockage de produits conditionnés type additifs pour lubrifiant», a expliqué la direction du site, qui a mis en place une cellule de crise. Les explosions, très impressionnantes, sont liées à des fuites d’huile, rapporte Paris-Normandie.

Des mesures de sécurité «adaptées à la situation»

Les habitants de douze communes dont Rouen sont invités à rester chez eux et un périmètre de 500 mètres autour du site a été évacué. Le préfet de Seine-Maritime a appelé les habitants à «limiter leurs déplacements» et a annoncé qu’il avait lancé des «recommandations de mise à l’abri».

«Nous avons mis en place des mesures particulières pour les personnes les plus sensibles : fermer les établissements scolaires, et si c’est impossible, demander aux personnels et aux élèves de rester confinés. Même chose pour les maisons de retraite», a ajouté Pierre-André Durand lors d’une conférence de presse ce matin.

Il n’y a «pas de toxicité aiguë sur les principales molécules» dans la fumée qui se dégage, selon les premières analyses, a déclaré le préfet de la Seine-Maritime. Il n’y a «pas d ‘éléments qui permettent de penser qu’il y a un risque lié aux fumées» a aussi affirmé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur RTL.



Cet incendie rappelle «l’affaire du mercaptan» en 2013, concernant la même usine. En janvier de cette année-là, une forte odeur – désagréable – émane de l’entreprise et provoque une «crise sanitaire» nationale. En cause ? La fuite d’un gaz, le mercaptan, d’une des cuves de l’usine Lubrizol dont les émanations nauséabondes avaient été ressentis à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde, jusqu’en région parisienne. Profitant de vents porteurs, le nuage gazeux avait même traversé la Manche et atteint le sud de l’Angleterre. Les opérations de neutralisation avaient duré plusieurs nuits. L’enquête avait établi que cette fuite de mercaptan était liée à une erreur humaine.

© lefigaro.fr

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