Depuis 1995, jamais un mouvement social n’a été aussi suivi à la SNCF et à la RATP. LP/Arnaud Journois

Grève du 5 décembre : le mouvement est-il parti pour durer ?




C’est LA question que se posent le gouvernement et les usagers. Compte tenu de la mobilisation de ce jeudi, elle a toutes les chances de se prolonger au moins jusqu’à lundi qui sera la vraie journée test.

La grève va-t-elle se prolonger au-delà du jeudi 5 décembre? Probablement. À la SNCF comme à la RATP les organisations syndicales ont appelé à une grève reconductible. Et puis, elles ont coutume de dire que plus le nombre de grévistes est élevé le premier jour plus le mouvement aura les moyens de durer. « Les grévistes peuvent davantage se relayer, l’impact financier est moindre tout en maintenant un rapport de force important », confie un délégué de la CGT, rompu aux mouvements de grèves. Or, si on se réfère aux plans de transports présentés mercredi par la SNCF et la RATP, la journée de jeudi s’annonce très suivie.

Moins de 10 % des trains circuleront tandis qu’à Paris onze lignes de métros seront fermées. Du jamais-vu depuis le grand mouvement social de 1995. À la RATP, s’il le faut, les grévistes « mangeront la bûche de Noël ensemble », prévient Laurent Djebali, le secrétaire général adjoint de l’Unsa-RATP.

Un mouvement qui pourrait être long, d’autant que, la fin d’année, rime souvent avec le versement du treizième mois ou son équivalent. Ainsi, à la SNCF, la fameuse PFA, pour prime de fin d’année, sera versée en milieu de semaine prochaine. Elle représente bon an mal an 80 % d’un salaire mensuel. De quoi tenir un peu plus longtemps. Et puis, certains syndicats, notamment la CFDT, disposent d’une caisse de grève.



Une amélioration du trafic ferroviaire vendredi ?
Dans tous les cas, les perturbations dans les transports devraient durer au moins jusqu’à lundi. Avec dans les airs un trafic probablement limité à cause du préavis de grève de l’USAC-CGT, deuxième syndicat chez les contrôleurs aériens qui court jusqu’à samedi. Sur les routes, ce même samedi, l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) perturbera les principaux axes routiers pour protester contre le projet de hausse de 2 centimes d’euro d’une taxe sur le gazole. Et sur les rails, à la SNCF et à la RATP le mouvement se poursuivra.

« Avec sans doute une amélioration du trafic ferroviaire vendredi, analyse ce syndicaliste de la CGT. Les cadres devraient reprendre le travail tout comme certains cheminots ». En effet, quand le vendredi est chômé, l’entreprise publique compte automatiquement le samedi et le dimanche comme jours de grève. « Sur la fiche de paie, ça peut vite devenir problématique, poursuit le syndicaliste. De toute façon, il faut garder des forces pour la semaine prochaine, comme le fait la direction de la SNCF ».

Au vu de la faiblesse des plans de transports, plusieurs syndicalistes soupçonnent l’entreprise publique d’avoir gardé des moyens pour la semaine prochaine. « Tout le monde a compris qu’elle serait décisive, avec probablement des annonces gouvernementales autour du 12 décembre, estime un autre syndicaliste. Tout dépendra si les autres professions embrayent et si on a l’opinion avec nous ». Selon un sondage Harris Interactive pour RTL et AEF Info publié ce mercredi, 69 % des Français soutiennent le mouvement de grève contre la réforme des retraites.

© leparisien

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