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Femme tuée par des chiens: les animaux utilisés lors des chasses à courre sont-ils dangereux?

De manière générale, les canidés de race Poitevins ou Français tricolores ne sont pas censés s’attaquer à l’homme. Même les militants anti-chasse à courre s’étonnent face à cette possibilité.

A ce stade de l’enquête sur la mort samedi d’Élisa Pilarski, victime d’une attaque de chiens en forêt de Retz, dans l’Aisne, de nombreuses questions restent encore en suspens sur le déroulé des faits. Que s’est-il exactement passé pour qu’elle soit retrouvée, le corps déchiqueté? La jeune femme de 29 ans, enceinte, était allée promener son chien, au moment où se tenait en parallèle une chasse à courre.

Mercredi soir, le parquet de Soissons, en plus d’informer qu’une information judiciaire était désormais ouverte, a également précisé que des prélèvements génétiques effectués « sur 67 chiens » pour les « identifier » vont être analysés pendant « plusieurs jours ».



« Les investigations techniques de prélèvements génétiques (…) se sont achevées » et ont finalement été effectuées sur « 67 chiens: les 5 chiens du couple et 62 chiens de l’association ‘le rallye de la passion' », a-t-il assuré « Pas censées s’intéresser aux humains » « Rien ne démontre l’implication des chiens de chasse (à courre) dans le décès de cette femme », martèle la Société de vènerie dans un communiqué. Selon Antoine Bouvresse, docteur vétérinaire et spécialiste du comportement canin invité sur notre antenne, les meutes utilisées lors de ces événements, composées de canidés de race Français tricolore ou de Poitevins ne sont, dans leur fonctionnement, « pas censées s’intéresser aux humains ». « Ils sont habitués à l’homme et à la chasse, sa présence est naturelle », ajoute-t-il.

En revanche, pour lui, il est en revanche possible que « l’effet de meute peut orienter ce comportement de prédation vers un individu » dans le cas où « ils ne reconnaissent pas un humain (dans) une position particulière, roulé en boule ou allongé, voire si c’est un enfant ».

Cette réputation inoffensive est confirmée dans les colonnes du Parisien par les militants anti-chasse à courre eux-mêmes. « Si la meute est en cause, ce serait vraiment étonnant. Généralement, il est question de morsures sur « des particuliers qui s’interposent », souligne un membre d’AVA (Abolissons la vénerie aujourd’hui).

Un argument repris, toujours dans le quotidien francilien, par la société de vénerie, qui affirme de son côté que « jamais dans l’histoire les chiens de chasse à courre n’ont agressé une personne humaine. »

Une bagarre entre chiens?
De fait, plusieurs hypothèses se dessinent. toujours selon Antoine Bouvresse, la présence de Curtis, l’American staff de la victime, pourrait avoir joué un rôle.



« Ce qui change, c’est qu’un chien qui ne faisait pas partie de la meute se trouvait là. Il faut qu’ils puissent se ‘présenter’ correctement, et c’est d’autant plus grave si plusieurs chiens viennent aborder un autre chien qui est débordé par le nombre, c’est très difficile pour un chien en laisse de se présenter à plusieurs chiens, d’où des possibles comportement agressifs », détaille-t-il.

Pour lui, la possibilité que le chien d’Élisa Pilarski se soit retourné contre elle n’est pas non plus à exclure. « Ce n’est pas impossible, mais le plus probable reste qu’il y ait eu une bagarre qui ait éclaté entre plusieurs chiens ‘en libre’ au milieu du chien en laisse, elle s’est peut-être interposée et a pu se faire mordre. »

Deux règles à suivre en cas de confrontation
Toujours sur BFMTV, Antoine Bouvresse décrit le bon comportement à avoir dans le cas d’une confrontation avec un chien agressif. pour lui, il existe « deux règles qui fonctionnent »:



« Si un chien grogne, on s’arrête et on se recule et on a le moins d’interaction possible. Si un chien aboie et fonce vers vous, la meilleure possibilité de ne pas se faire mordre, est de ne pas bouger. Le mouvement va créer ces comportements de prédation. S’il y a plusieurs chiens, cet effet de prédation est accentué par le mouvement et le premier chien qui court va être suivi par les autres. C’est un effet collectif qui est très compliqué à parer », conclut-il.

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