À Paris, Rachida Dati mènera la liste LR

Sans surprise, Les Républicains ont investi mercredi soir la maire du 7e arrondissement pour les municipales de 2020.

Il lui incombe désormais la lourde tâche de réunir la droite derrière elle. Rachida Dati a officiellement été auréolée du titre de tête de liste Les Républicains (LR) pour tenter d’emporter la mairie de Paris aux municiaples de mars 2020. Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, le choix de la commission nationale d’investiture (CNI) du parti ne faisait pas mystère. Ne restait plus qu’à trancher entre Rachida Dati et Marie-Claire Carrère-Gée, élue du 14e arrondissement et présidente du groupe LRI au Conseil de Paris, après que Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement, eut abandonné sa candidature à la mi-octobre. À la suite des auditions des deux candidates et de leurs projets hier soir, la CNI a donc donné le feu vert à Rachida Dati pour mener la charge contre la maire sortante. Déterminée, elle assure pouvoir faire mentir les sondages qui la donnent perdante. Pas de doute, elle a envie de prendre la place d’Anne Hidalgo.



Mais la bataille sera ardue. Françoise de Panafieu et Nathalie Kosciusko-Morizet s’y sont déjà cassé les dents, respectivement en 2008 puis 2014. Bien que soutenue par le président Christian Jacob et une partie de l’appareil LR, la candidature de Rachida Dati n’emballe pas toute la droite. L’actuelle maire du 7e arrondissement, sarkozyste revendiquée, est connue des élus pour son impulsivité. Elle revendique plutôt sa pugnacité. Et il lui en faudra. Entre les divisions internes, et des effectifs dégarnis, l’ex-garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy doit rassembler. La stratégie LR consiste pour le moment à soumettre à validation de la CNI les têtes de listes de chaque arrondissement, d’ici au 15 décembre. Rachida Dati, 53 ans, a déjà fait passer une consigne. Ceux qui souhaitent obtenir l’investiture doivent lui clamer leur soutien. La nouvelle candidate compte aussi présenter une liste LR dans chaque arrondissement, y compris, parfois, contre les neuf maires LR sortants. Qui pour beaucoup ont pris leurs distances vis-à-vis du parti lors de la présidence de Laurent Wauquiez. Trois d’entre eux soutiennent Pierre-Yves Bournazel, ex-LR et lui aussi candidat à la mairie de Paris ; Delphine Bürkli (9e) a rejoint le candidat LREM Benjamin Griveaux ; quand les autres s’interrogent. Jean-Pierre Lecoq fustige la méthode Dati – «une stratégie du drapeau» – et plaide pour un grand rassemblement de «tous ceux et toutes celles qui veulent une autre politique que celle conduite par la maire de Paris». Quitte à nouer des alliances avec LREM.



Ennuis judiciaires
D’autant plus que sa campagne pourrait être minée par des ennuis judiciaires. Rachida Dati, ancienne magistrate devenue avocate, est visée par une enquête ouverte en mai pour «abus de biens sociaux» et «corruption». En cause, des contrats de conseil auprès d’une filiale de Renault-Nissan entre 2010 et 2012 alors que Carlos Ghosn en était encore le PDG. Des perquisitions ont déjà eu lieu dans son bureau et à son domicile. Rachida Dati dénonce, elle, des «manœuvres». La question judiciaire n’est en tout cas pas éteinte chez certains élus LR, qui redoutent un scénario comparable à la campagne présidentielle de François Fillon. «Peut-être que certains ont pris goût à aller dans le mur», raille un élu LR parisien.

La nouvelle tête de liste LR a commencé à constituer son équipe de campagne. Nelly Garnier, directrice associée chez Havas, devient sa directrice de campagne. Gilles Mentré, ancien directeur adjoint de cabinet de François Baroin, sera son porte-parole et Claude Goasguen, député de Paris, la conseillera sur le volet politique. Un slogan a déjà été établi pour espérer récupérer l’ancien fief de Jacques Chirac et Jean Tiberi: «Engagés pour changer Paris».



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