Tunisie: une femme s’est fait exploser dans le centre de Tunis, vingt blessés

Tunis est lundi en alerte,  après l’explosion de la jeune femme par le biais de matériels explosifs. D’après le ministre de l’intérieur qui mentionne un «acte terroriste», 20 personnes ont été blessées.

Au moins une vingtaine de personnes, dont quinze flics et deux ados, ont été victimes de cet attentat terroriste qui a eu lieu lundi en début d’après-midi. Il s’agit d’une femme suicidaire qui s’est explosé au cœur de Tunis, a expliqué le ministre de l’intérieur qui a abordé un «acte terroriste». Cette dernière s’est fait exploser «près de véhicules de police» sur la rue Habib Bourguiba, a annoncé Sofiène Zaag, responsable de la communication de ce ministère. la femme de 30 ans n’était pas vue comme «extrémiste» par les prestations de sécurité a expliqué le ministre de l’intérieur dans une annonce sans ajouter son identité. Selon des sources policières, la suicidaire ne portait véritablement pas de «ceinture d’explosifs» mais «en fait une bombe artisanale».

«C’est un drame», a annoncé le Président tunisien Béji Caïd Essebsi de Berlin. «Nous avons cru que nous avions éliminé le terrorisme», a-t-il continué mais «le terrorisme est encore présent au centre de la capitale».

Les spectateurs présents ont témoigné qu’ils avaient entendu une déflagration sur la plus importante artère du centre Tunis, où se situent particulièrement le théâtre municipal de Tunis en plus le consulat de France, où le personnel a dû demeurer limité. Sur les lieux, une correspondante de l’AFP a pu voir le corps de la suicidaire qui est morte sur l’affaire d’après le ministre de l’intérieur et assisté à l’arrestation d’au moins deux personnes dont une dans des obligations précisément mouvementées. Multiples véhicules de secours et d’importants renforts de police ont débarqués sur place et le quartier a été d’emblée bouclé, selon la même source. De multiples magasins de cette avenue commerçante ont vite baissé leurs rideaux, dans un climat bordélique, indique une correspondante de l’AFP.

Un pays fortement touché par le terrorisme

C’est une première depuis le 24 novembre 2015 que Tunis est la cible d’un acte terroriste, quand une agression suicidaire prétendue par l’État islamique (EI) contre un autocar de la garde présidentielle au centre de la ville avait réalisé douze décédés. Il y a quelques semaines, le 18 mars 2015, encore à Tunis, deux personnes avaient tiré à l’arme automatique sur des vacanciers qui descendaient d’autocars pour découvrir le musée du Bardo, avant de les poursuivre dans l’immeuble. 21 vacanciers et un agent des forces de l’ordre tunisien avaient été tués dans ce geste aussi revendiqué par l’EI, de même que l’acte terroriste opéré par un suicidaire en juin de la même année au milieu d’une plage et contre un Hôtel près de Sousse (est), qui avait valu la vie à 38 vacanciers.

Ces attentats avait considérablement nui au tourisme, un marché vital de l’économie tunisienne, participant à fragiliser le process démocratique né de la révolte de 2011 contre le régime de Zine el Abidine Ben Ali. Depuis 2016, les services de police tunisiennes se sont cependant félicitées d’un retour peu agité qui a rendu possible aux entreprises touristique de connaître une embellie au cours des saisons 2017 et 2018. Malgré cela, l’économie du royaume poursuit à se dégrader, des considérations économes qui viennent se cumuler avec les multiples défis sécuritaires auxquels la nation doit faire face.

L’Etat d’urgence demeure donc en vigueur sur tout le pays depuis l’acte terroriste de 2015, et la gouvernance tunisienne a indiqué une nouvelle prolongation de quatre semaines le 5 octobre dernier. Cet Etat d’urgence accorde des pouvoirs de qualité aux policiers. Il permet principalement la prohibition des grèves et des réunions «de nature à générer (…) le désordre». La nation a été confronté après la révolution de 2011 à un départ de l’extrémisme religieux, responsable du décès de quelques militaires et de policiers, en plus de civils et de vacanciers étrangers. Presque 3 000 Tunisiens auraient donc rejoint l’EI et d’autres groupes djihadistes en Irak, Syrie et la Libye voisine tandis que le taux de chômage n’a cessé d’accroître depuis quelques temps dans le centre et le sud du royaume, des régions moins touristiques.