Route du Rhum : « Je voyais François Gabart revenir comme un avion », confie Francis Joyon après sa victoire

« Cela a été un instant de haute peur, puisque je voyais François Gabart revenir », a indiqué Francis Joyon, le lundi 12 novembre, à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, suite à son triomphe dans le route du Rhume. À 62 ans, c’est son premier triomphe en sept participations.

Le skipper est parvenu à passer dans les récents milles devant François Gabart, qui avait malgré tout fait jusqu’à présent la compétition en haut du tableau. Francis Joyon a espéré les derniers moments pour réellement croire à la victoire : « Je m’en suis aperçu une minute préalablement à la sortie. François allait plus vite que moi avec son code zéro, [une haute voile]. Il allait rapidement. J’ai imaginé que j’allais arriver à passer la ligne. De fait j’ai viré », a-t-il indiqué.

Pratiquement juste au moment de passer la ligne, j’avais l’impression qu’il allait me repasser devant, parce qu’il allait deux ou trois nœuds plus vite que moi.

_Francis Joyon

Francis Joyon a fait le point sur les derniers moments de l’épreuve qui ont fait la différence : « J’étais à batailler, mais sans parvenir à passer François. Cela s’est réellement fait sur la remontée du cours d’eau des Saintes. J’ai serré la côte parfaitement plus au niveau du phare au tout premier instant (…) J’entendais les individus. Je me suis dit, ‘oh là je suis passé trop près’. J’avais l’impression de passer réellement dans la foule. J’ai dû passer à 20 mètres du phare. Ensuite, j’ai collé à la côte afin de ne pas être pris dans le couloir descendant. Je me suis retrouvé dans une position totalement différente de François. C’est un peu cela qui a fait que j’ai pu repasser devant », a-t-il examiné.

Ensuite dans la dernière ligne droite, France Joyon voyait François Gabart revenir très fort sur lui : « Ensuite, il est arrivé comme un avion. Je voyais sa place. Il était à 18 nœuds. J’ai viré pour me positionner entre lui et la ligne d’arrivée mais c’était un petit peu juste a mon avis. Vraiment de façon réfléchie, François s’est mis plus haut. Il était en place favorable. La rotation de vent, le dernier virement, cela a été un instant de haute crainte, pour la simple et bonne raison que je voyais François revenir comme un avion. J’étais satisfait d’arriver avant lui », a-t-il affirmé.