Perquisitions houleuses : l’exécutif charge Mélenchon, qui «ne regrette rien»

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉOS – Pour le responsable de la communication du gouvernement Benjamin Griveaux, le comportement du responsable en France insoumise par rapports aux hommes de loi et des policiers qui l’ont visité est «inacceptable». «Il ne sert à rien de faire un fromage», réduit l’intéressé.

«La République, c’est moi!» Les photographies du mécontentement de Jean-Luc Mélenchon au cours des perquisitions faites mardi, à l’occasion des deux investigations économiques, chez lui et au sein des bâtiments de son camps, tournent en boucle depuis 24h. Principalement celles de Quotidien, qui dévoilent un responsable en France insoumise proche du combat physique avec le procureur de la République.

Aujourd’hui matin, l’exécutif incrimine Jean-Luc Mélenchon d’être allé trop loin. «Jean-Luc Mélenchon est républicain au moment où cela l’arrange. (…) Ce dernier a filmé en pitoyable une pratique judiciaire et les hommes de loi», a regretté Benjamin Griveaux, sur RTL. «Quand on a aspiré à être président de la République, à occuper les plus hautes fonctions, à être en tant que tel, garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire. (..) Il a les mêmes arguments que Marine Le Pen, il devrait s’en interroger. C’est inadmissible en France de mettre en cause l’indépendance de l’autorité judiciaire.»

Mélenchon joue l’apaisement

Même timbre chez Gabriel Attal, récent secrétaire d’État auprès de Jean-Michel Blanquer, qui a signalé des «images qui choquent». «Dès que l’on est un responsable politique on n’est pas capable de dire: “ma personne est sacrée, je ne suis pas un justiciable comme les autres”. Il a fait l’éloge de l’impunité pour les performants. On n’a pas à dénonçer l’autonomie de la justice. Il y va trop loin à partir d’un certain temps». Comme Griveaux, Attal montre une proximité avec Marine Le Pen, qui l’a aidé. «Il rejoint l’élocution de Marine Le Pen, j’ai le sentiment que cela soit risqué. Ça fait un certain temps qu’ils s’applaudissent en retour, sur ces sujets comme sur certains», a-t-il jugé, mentionnant l’immigration et l’Europe.

Questionné sur BFM-TV, Jean-Luc Mélenchon voulait apaiser les tensions. «La réglementation doit être respectée. Je ne m’indigne pas contre l’idée que je sois perquisitionné», a-t-il ajouté. «Il ne faut pas se satisfaire des photos». «J’ai l’accréditation de me fâcher, je suis un Méditerranéen, je bouge moins des bras. Il ne sert à rien de faire un fromage». En effet, il assume pourtant sa colère. «Je ne déplore rien. Il est vrai que les forces de l’ordre font leur travail, mais je fais mon travail aussi. On les respecte, il n’existe pas vraiment de soucis avec cela». Il révèle encore un «désir d’intimidation». «Une perquisition ce n’est pas une humiliation, c’est dédié à dévoiler ce qu’il s’est vraiment passé (…). Nous nous trouvons traités comme un clan de bandits».

LIVE – Perquisition chez Jean-Luc Mélenchon: «Ma personne est sacrée»