Longtemps sous-coté, Téji Savanier a encore brillé lors de la victoire de Montpellier devant l’Olympique Lyonnais (2-1). Auteur des deux buts des siens, ce profil authentique, généreux et spectaculaire tranche avec une Ligue 1 trop souvent morne.
Une panenka pour commencer, un enchaînement décisif pour finir… Téji Savanier a marqué un doublé et éclaboussé la Mosson de sa classe. Le tout avec efficacité, puisque ses deux buts d’artiste ont permis à Montpellier de disposer de L’Olympique Lyonnais (2-1).
Le début de partie n’avait pourtant pas ressemblé au meneur de jeu du MHSC, coupable d’une perte de balle à l’aube d’une action où Karl Toko Ekambi trouvait le poteau de Jonas Omlin (3e). Lui, si généreux à l’accoutumée, gardait ensuite trop la balle au crépuscule d’un contre rondement mené par le trident de l’Hérault (Gaëtan Laborde, Andy Delort, Téji Savanier), jusqu’à une frappe contrée (11e). Un début de rencontre compliqué, pour mieux rebondir et montrer toute l’étendue de sa palette technique. Phare des hommes de Michel Der Zakarian, le joueur formé à Montpellier brille et fait briller. Ce mardi soir, on a eu la chance de voir, encore une fois, un Savanier en mode spectacle. Celui qui ne cesse de nous offrir des joyaux, tel que ce chef-d’œuvre de 40 mètres inscrit face à Dijon sous le maillot de Nîmes.
Monté en régime, le numéro 11 avait déjà atteint sa vitesse de croisière au moment du cadeau de Léo Dubois, fautif dans la surface. Savanier n’en demandait pas tant, et se fendait d’une panenka pleine de sang-froid (38e). La finesse pour mieux entrer dans une phase de pleine puissance, qui s’est étendue jusqu’à sa sortie à la 75e minute. Au cours d’une partie où Montpellier n’a trouvé que trois fois le cadre, lui a donc réussi à marquer deux fois. On retiendra justement cet enchaînement à la technique et à la vitesse imparables (59e). Parfait contrôle du droit malgré un rebond, reprise surpuissante du gauche… Le one-man-show s’est poursuivi sans accroc. Un large sourire, une série de bisous au blason, et toujours ce même sens du partage. C’est ça, Téji Savanier : un milieu offensif doté d’un réel talent de buteur, mais voué au collectif et à la passe. Deux qualités qui se complètent, preuve en est sa performance déjà XXL contre Nice, trois jours plus tôt, agrémentée d’une passe décisive. Savanier a simplement continué sur son élan du début de saison.
Un joueur sous-coté
Si le jeu n’a pas été le maître-mot de cette affiche contre Lyon, Savanier a régalé de trois passes clé. Déjà, à Nîmes, il avait su trouver les failles grâce à son excellente vision du jeu. Lors de la saison 2018-19, celui qui était encore meneur de jeu des Crocos avait signé 14 passes décisives, remportant le trophée de meilleur passeur de Ligue 1. Pourtant, à 27 ans, le Français a été transféré à Montpellier pour 10 millions d’euros, en-dessous de sa valeur marchande, alors estimée à 12 millions d’euros. Sa longue blessure au genou a certainement freiné un recrutement dans un club plus ambitieux, mais Savanier a surtout semblé rester attaché à sa maison, Montpellier. Pour profiter, briller, s’amuser. Au cœur d’une Ligue 1 trop souvent marquée par la médiocrité, Téji Savanier tranche. À nous d’en profiter.
Crédit: francefootball.fr