Live – Macron : « la part du nucléaire sera ramenée à 50% en 2035 »

Le président de la République qui présente ce mardi sa politique énergétique pour les années à venir et doit répondre à la colère des « gilets jaunes » a annoncé un mécanisme pour adapter la hausse des taxes sur les carburants à l’évolution des cours du pétrole.




Les « gilets jaunes » seront finalement reçus à l’Elysée

Emmanuel Macron a demandé à François de Rugy, ministre de l’Écologie, de recevoir des membres des « gilets jaunes » cet après-midi à l’Elysée.

« Je suis confiant sur la période »

 « Je suis confiant sur la période qui s’ouvre mais elle impose d’entendre cette juste part de colère qui vient de loin. Je le ferai avec beaucoup d’humilité, en ayant deux principes à l’esprit. Chaque citoyen est nécessaire. La décence commune s’impose dans le pays. Notre nation est plus grande que chacun d’entre nous et beaucoup de choix imposeront l’esprit de responsabilité. C’est une partie de notre destin commun, et c’est une bonne partie de notre destin européen. Nous pouvons transformer l’expression des oppositions en un élan pour transformer l’avenir ».

Toutes les démocraties contemporaines ont à affronter les même problèmes




« Nous avons à bâtir un nouveau contrat social et rebâtir la confiance dans notre société (…) Nous devons rebâtir une plus grande efficacité de service public en dépensant moins pour pouvoir plus rapidement baisser les impôts et leurs taxes».
«Les problèmes qui se posent aujourd’hui à la France ne se pose pas aujourd’hui (…) Ces questions qui remontent à la surface n’ont jamais été traitées (…) Il faut pouvoir traiter ces sujets. Aucun n’est un problème d’expert mais de citoyens conscients et responsables», souligne le président. «Ces problèmes, toutes les démocraties contemporaines ont à les affronter», affirme Emmanuel Macron qui cite l’exemple du Brexit.

« La stratégie du gouvernement est la bonne »

« La stratégie du gouvernement depuis un an et demi est la bonne. Mais nos concitoyens nous disent que ça ne va pas assez vite. Il faut accélérer et accentuer ces projets pour répondre à l’impatience légitime de ceux qui travaillent dur. Il faut faire mieux et plus de service avec moins ».

«Beaucoup de relais d’opinions ont renoncé à faire de la pédagogie»




« Cette crise nous dit que nous devons arriver à une conversion mentale de tous les décideurs (…) Beaucoup de relais d’opinions ont renoncé à faire de la pédagogie. Il faut faire de la pédagogie à nouveau de ce qu’est notre système. Il nous faut bâtir un nouveau contrat social du XXIe siècle », a lancé Emmanuel Macron.

«Je ne me déroberai pas»

Face aux «ressentiments» qu’expriment les «gilets jaunes», «je ne me déroberai pas», assure Emmanuel Macron. «Je n’aurai aucune faiblesse à l’égard de ceux qui cherchent la violence. À l’égard de ceux-là, le message est clair: l’ordre publique est l’ordre publique. Mais il y a dans ce qui s’exprime quelque chose qui vient de plus loin, de plusieurs décennies. L’idée que je me fait de ma mission m’empêche de me cacher derrière la responsabilité des autres. Je crois comprendre très profondément les attentes et les frustrations, ces rancunes que ressentent les concitoyens. Des vies bloquées par les taxes, les normes, par une perte de sens de ce qu’est l’aventure collective d’une nation. Ceci vient de loin. Notre devoir c’est d’y apporter une réponse. Elle ne se fait pas en un coup. Mais au-delà de ce que je propose aujourd’hui, je crois profondément que ce qui a été dit doit être entendu plus profondément ».

«Les solutions viendront de la base»




« Il faut une stratégie budgétaire concrète. Nos concitoyens se disent : « Ils parlent de la fin du monde et nous on parle de la fin du mois. Pendant des années on a considéré que vous n’étiez pas assez important (…) Ce que vous dites c’est stop et je l’entends et on doit changer de méthode. Les solutions viendront de la base. L’ambition gouvernementales est là et je suis prêt à la revoir à la fin des 3 mois. Je vous confie un mandat clair pour construire ensemble ces mécanismes d’accompagnement et faire que la transition soit juste », a reconnu le président.

«Les réponses que nous leur apportons sont trop abstraites»

« Nous devons apporter des réponses concrètes. J’entends la colère qui a sa part de légitimité. Le problème que nous avons aujourd’hui c’est la déclinaison pragmatique de nos propositions. Nous devons trouver des méthodes d’accompagnements pour rendre nos solutions concrètes » a lancé Emmanuel Macron. «Je veux qu’on leur apporte de vraie solutions accessibles » pour que les gens puissent changer de voitures ou de chaudières a défendu Emmanuel Macron.
« Les réponses que nous leur apportons sont trop abstraites. Il ne savent comment utiliser le chèque énergie et en réalité moi  non plus ! » a concédé le président avant d’ajouter : « C’est aussi pour cela que les gens ne l’utilisent pas. Il nous faut rendre les choses tangibles, assez simples. Il nous faut apporter des solutions pragmatiques pour que ce soit une réalité tangible ».

11:30

Macron veut adapter la hausse des taxes à l’évolution des cours




« Ce que je retiens » de la manifestation des « gilets jaunes », « c’est qu’il ne faut pas renoncer au cap, juste et nécessaire, mais changer de méthode de travail »,a dmet Emmanuel Macron. « Nos concitoyens pensent qu’on leur impose ce cap d’en haut, sans leur apporter de solutions. J’entends la grogne, qui s’est focalisée sur le prix des carburants. En même temps que l’augmentation de la taxe, votée par le parlement, s’est ajooutée la hausse des prix mondiaux des carburants. Il nous faut construire une méthode pour nous mettre à l’abri de tel phénomène et adapter la hausse des taxes à l’évolution des cours », annonce le président de la République.
« Il faut construire une méthode pour rendre plus intelligente cette taxe et avoir tous les trimestres un rendez-vous pour atténuer les faits pour nos concitoyens. Nous devons aussi apporter des réponses  concrètes. C’est ce que j’attends des trois mois à venir ».

Main tendue vers les «gilets jaunes»

Dans les 3 mois le président souhaite que les associations et hommes politiques puissent «mettre au point une méthode de constructions pour apporter des solutions concrètes. Je souhaite un débat national inscrit dans les territoires. Je souhaite une stratégie accompagnement, partout sur nos territoires et sur les réseaux sociaux pour faire des propositions», souligne Emmanuel Macron. « Je souhaite aussi que des représentants des « gilets jaunes »puissent aussi «proposer des solutions».

La part du nucléaire ramenée à 50% en 2035




«La montée en puissance des renouvelables en France est inéluctable et n’est en aucun cas liée au rythme de fermeture des centrales. Cessons de dire qu’il faut forcer la fermeture des réacteurs pour que les énergies renouvelables trouvent leur place. Ce n’est pas le cas». «Je ne veux pas que nous précipitions à fermer des centrales si c’est pour réimporter de l’énergie et dépendre d’autres économies».

«Je n’ai pas été élu sur un programme de sortie du nucléaire mais sur une réduction du nucléaire dans le mix énergétique. J’aurais aimé le faire dès 2025. Nous maintenons le cap des 50% mais repoussons l’échéance à 2035. 14 réacteurs de 900 mégawatt seront arrêtés en 2035″.«Je fixe d’emblée à EDF une règle: aucune fermeture complète des sites. Réduire la part du nucléaire ce n’est pas renoncer au nucléaire. Il reste une piste prometteuse pour une énergie fiable, décarbonée, et à bas coût».

« Le cap est donc donné. Nous le tiendrons car il est conforme à nos engagements internationaux ».

«La question climatique créé une situation d’urgence»

«Ce rendez-vous a été organisé de longue date pour définir la stratégie de la nation en matière de transition énergétique», a déclaré Emmanuel Macron au début de son discours à l’Élysée. «La question climatique crée une situation d’urgence. La France a pris des engagements et nous avons une stratégie en Europe à poursuivre. C’est un défi: celui d’atténuer ce qui conduit au réchauffement de notre climat et c’est la construction d’un modèle économique et social qui doit prendre en compte ces conséquences».

Macron installe le Haut conseil pour le climat





Le président de la République, qui doit bientôt présenter la très attendue « Programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE), a réuni ce matin à l’Élysée une partie du gouvernement pour installer le Haut conseil pour le climat. Le chef de l’État a rassemblé autour d’une vaste table à l’Élysée les 13 membres de ce conseil, dont Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21, Pascal Canfin, directeur général de WWF France, ainsi que des climatologues ou des économistes.

Cette réunion, tenue à huis clos, devait servir à fixer les missions de cette structure placée sous l’autorité du premier ministre, qui était présent au côté du chef de l’État. Parmi les ministres présents à la réunion, figuraient ceux de la Transition écologique François de Rugy, de l’Économie Bruno Le Maire, de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, de la Recherche Frédérique Vidal, de la Santé Agnès Buzyn et de l’Agriculture Didier Guillaume.

Le Haut conseil est composé de Valérie Masson-Delmotte (paléoclimatologue), Katheline Schubert (économiste), Céline Guivarch (économiste), Pierre Larrouturou (économiste), Jean-François Soussana (directeur scientifique de l’INRA), Corinne Le Queré (climatologue), Laurence Tubiana (ex-ambassadrice pour les négociations de la Conférence de Paris de 2015), Alain Grandjean (économiste), Michel Colombier (co-fondateur de l’Institut du développement durable et des relations internationales – IDDRI), Pascal Canfin (directeur France du WWF), Marion Guillou (présidente d’Agreenium), Jean-Marc Jancovici (climatologue) et Benoît Leguet (directeur général d’I4CE).

Pour Laurence Tubiana, le Haut conseil doit « avoir un rôle d’expertise indépendante, technique, économique » et « répondre à cette question: est-ce que la France est dans les clous pour respecter l’accord de Paris, globalement et par secteur, et si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qu’il faut faire ».

L’argent des impôts « est dilapidé » selon Dupont-Aignan




Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a vivement critiqué l’attitude du gouvernement le week-end dernier. « Il n’y a pas eu de peste brune, c’est grotesque », a-t-il lancé ce matin au micro de Radio Classique, en référence aux propos tenus par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. « J’accuse monsieur Castaner d’avoir surfé indirectement sur cette concentration de casseurs sur les Champs-Elysées, déconsidérant les ‘gilets jaunes’. J’aime l’ordre mais je peux vous assurer que les manifestants ne sont pas là par plaisir. Ils sont taxés, taxés et surtaxés et l’argent est dilapidé dans des domaines qui ne sont pas utiles. Je demande la réorientation des impôts ».

« Il y a un malaise qui s’est accentué avec les mesures de spoliation des classes moyennes. Avec l’ISF, (Emmanuel Macron) a donné des milliards aux très très riches et de l’autre coté, il a considéré que la voiture n’était pas un outil de travail. Est-ce qu’il entend la colère du peuple? Moi je veux que ça s’apaise », a-t-il ajouté.

https://www.youtube.com/watch?v=zn-M-Pwc828

08:29

«Ce gouvernement est dirigé par Bercy»

 

«Depuis le début, ce gouvernement est dirigé par Bercy, par des technocrates qui sont incapables d’avoir de l’empathie pour les gens. Ce sont les lobbies qui sont en permanence présents», estime Yannick Jadot, eurodéputé, sur RTL.

https://www.youtube.com/watch?v=moNcbdNswD4

«Alors que des centaines de milliers de français ont exprimé leur colère, la première réponse du gouvernement a été le mépris, «vous n’avez pas compris», puis la culpabilisation, «intéressez-vous à la santé de vos enfants», puis l’insulte, «les séditieux». Aucune de ces réponses n’est digne», dénonce le tête de liste des écologistes à l’élection européenne de 2019.






«Le gouvernement est dans une contradiction fondamentale : on lève des impôts au nom de la fiscalité écologique mais très peu d’argent est redistribué dans cette optique», ajoute Yannick Jadot. «Les politiques qui soutiennent les «gilets jaunes» sont souvent ceux qui depuis trente ans encouragent l’étalement urbain et la désertification rurale, il faut arrêter ce bal des faux culs. Les écologistes sont cohérents : aider tout de suite et réparer le mal. L’argent doit être réinvesti pour rénover les logements, pour aider à changer de voiture, pour le train, avec des sommes plus importantes», propose l’écologiste. Concrètement, l’élu européen demande que le «chèque énergie soit triplé à 600 euros par an, la prime à la conversion doublée»

«Les écologistes veulent 100 milliards d’investissements européens pour la transition écologique pour vivre mieux dans nos logements et créer des emplois qui permettent de faire face aux mutations du monde», indique Yannick Jadot. «Je demande tout simplement que ce gouvernement respecte la loi de transition énergétique. Les énergies renouvelables sont deux fois moins cher que le nucléaire», indique l’élu européen. A la question de savoir ce qu’il attend des annonces du président, «Peut être que Macron a vu la lumière cette nuit !».

Bruno Le Maire sur LCI ce soir 

   

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, va défendre le discours du chef de l’État ce soir à la télévision. D’après son agenda, il sera sur LCI, à 19h30, face à David Pujadas. Avant cela, il se rendra à l’Assemblée nationale puis au Sénat pour répondre aux questions d’actualité au gouvernement.

  

08:13 

L’étonnant profil des porte-parole des « gilets jaunes » 

  

L’étonnant profil des porte-parole des « gilets jaunes » Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, va défendre le discours du chef de l’État ce soir à la télévision. D’après son agenda, il sera sur LCI, à 19h30, face à David Pujadas. Avant cela, il se rendra à l’Assemblée nationale puis au Sénat pour répondre aux questions d’actualité au gouvernement.
08:07

François Patriat : « Le président Macron a de l’empathie »

 

François Patriat l’assure : « le président Macron est honnête » et « il a de l’empathie ». Sur Cnews ce matin, le président du groupe LaRem au Sénat a affirmé que le chef de l’Etat « assume les renoncements du passé et les réformes pour l’avenir qui favorisent le pouvoir d’achat et le travail pour demain ».




Ce mardi, lors de son discours, les Français attendent de lui « qu’il montre combien il a entendu le message que font remonter les ‘gilets jaunes’, qui ont un soutien populaire réel. Il faut que le président prenne en compte la mesure de cette colère. Il faut à la fois prendre en compte l’urgence du problème climatique et il faut que les mesures soient socialement acceptables », admet François Patriat. Toutefois, les manifestants ne doivent pas s’attendre à ce qu’il annonce une baisse des taxes : « toute baisse de taxes doit se traduire par des économies », rappelle le sénateur.

Le Sénat a pourtant voté hier un amendement gelant la taxation sur les carburants à son niveau de 2018 dans le projet de loi de finances pour 2019. « Le Sénat est dans une forme d’incohérence. Le rapporteur du budget demande à l’État de faire plus d’économies et dans le même temps, il demande plus de dépenses. Le Sénat sait que les mesures votées hier ne seront pas reprises par l’Assemblée Nationale. J’appelle à plus de cohérence et moins de démagogie », tranche François Patriat.

Ce dernier a également balayé les demandes de démission du président de la République scandées par certains « gilets jaunes » : « nous sommes dans un système démocratique. Le président a été élu pour cinq ans. On ne peut pas lui demander de partir. Et la dissolution de l’Assemblée nationale, on n’en est pas là aujourd’hui. Sur ces sujets-là, c’est une fin de non-recevoir ».

08:01

Plusieurs autoroutes perturbées ce matin

Vinci fait savoir ce matin que de nombreuses autoroutes de son réseau restent perturbées par la présence de manifestants. Les voici : A89, A71, A7,A9, A709, A20, A62, A66, A64, A83, A87, A10.

07:59

Une réponse à Laurent Berger

Cette prise de parole du chef de l’État ce mardi est une manière de répondre à la proposition du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui avait dès le 17 novembre appelé à « réunir très rapidement les syndicats, les organisations patronales, les associations pour construire un pacte social de la conversion écologique ».

07:58

Les annonces que devrait faire Emmanuel Macron
Le président de la République devrait dévoiler de nouvelles mesures d’aides, l’ouverture de négociations, y compris éventuellement sur les taxes sur les carburants, ainsi qu’une méthode, un « pacte social » pour les mettre en œuvre de manière efficace et décentralisée. L’amélioration énergétique des bâtiments et les nouvelles mobilités devraient être particulièrement concernées. L’État pourrait aussi aider les collectivités à renforcer la mobilité, encourager ceux qui changent de système de chauffage ou soutenir davantage les énergies renouvelables. « La transition écologique se fera avec les citoyens. Il y a aura de l’argent, des débats et un méthode », résume l’Elysée.

07:56





Le programme de la matinée

9h : installation du Haut-Conseil pour le climat par le président de la République, en présence d’ Edouard Philippe, premier ministre, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarité, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances et de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.

10h30 : discours d’Emmanuel Macron en présence du premier ministre et des membres du gouvernement.

07:54

Bienvenue !

Bonjour et bienvenue sur notre live dédié ce mardi à cette onzième journée de manifestation des « gilets jaunes » qui sera marquée par le discours d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Le chef de l’État fixera les grandes lignes de sa politique de transition énergétique et fera des annonces pour rendre cette dernière « plus acceptable ». Son objectif: apaiser le climat social très tendu. Restez avec nous pour en savoir plus !