Grève : comment aller travailler le 5 décembre ?




À quelques jours de la journée noire qui s’annonce dans les transports, les vendeurs de trottinettes électriques et de vélos se tiennent prêts à répondre à une forte demande. Source AFP

Comment se déplacer lors de la journée de mobilisation du jeudi 5 décembre ? C’est la question que se posent de nombreux Français. Les vendeurs de trottinettes électriques et de vélos, mais aussi les réparateurs, ont peut-être la solution. Le monde de la mobilité légère et alternative aux transports publics se tient prêt à répondre à une demande accrue qui pourrait se matérialiser si la grève s’inscrit dans la durée. Mais à quelques jours de la mobilisation à la SNCF et à la RATP, des professionnels interrogés par l’Agence France-Presse disent ne pas avoir observé de ruée massive sur leurs produits, simplement quelques signes avant-coureurs d’intérêt.

« Il n’y a pas de pic sur les ventes de vélos et de trottinettes », assure une porte-parole de Décathlon, enseigne de distribution d’équipements sportifs. Mais l’entreprise se tient prête pour une progression de la demande « si le mouvement se poursuit ».

En effet, « pour les grèves, en général, on constate que les clients attendent de voir si ça perdure avant de s’organiser différemment », explique la porte-parole. Et « notre système nous permet d’être réactifs si la demande s’accroît ». Dans les boutiques parisiennes spécialisées, le constat est le même. « Nous avons eu quelques appels de clients qui se renseignent sur les trottinettes en prévision de la grève, mais pas d’accroissement exponentiel des ventes », décrit Kevin, vendeur chez Glisse urbaine, une chaîne de magasins parisiens spécialisée dans les vélos et les trottinettes électriques.



« On aimerait bien voir un véritable boom »
« On aimerait bien voir un véritable boom », affirme dans un sourire Germain Peltier, directeur de En selle Marcel, magasin « de vente et de réparation de vélos urbains ». À son avis, « les gens attendent de voir les effets de la grève jeudi et, surtout, de voir si ça dure ». Chez certains, pourtant, « la grève agit comme un déclencheur d’achat », analyse Kevin. « On a le profil type de la personne qui pense à s’offrir un vélo depuis la rentrée et qui se décide pour avoir une solution le jour de la grève », ajoute Germain Peltier.

Certains modèles de trottinette électrique, dans une gamme de prix de 500 euros et plus, proposent des autonomies réelles de quelque 30 kilomètres pour une vitesse réglementairement limitée à 25 km/h. Cela permet en théorie à leurs usagers de rejoindre le centre de Paris depuis une lointaine banlieue, en jouant à saute-mouton avec les embouteillages qui pourraient accabler l’Île-de-France en l’absence de métros, RER et trains.

De fortes demandes de réparation
Le dirigeant d’En selle Marcel constate aussi les effets de la grève sur les demandes de réparation : « On voit des personnes qui sortent vraiment un vélo de la cave en prévision de la grève. » Dans ces boutiques, on observe une hausse des ventes, « mais il est difficile de savoir ce qui est dû spécifiquement à la grève », nuance Germain Peltier. « Nous sommes sur un marché qui est assez porteur », explique pour sa part Isaac Bouni, cofondateur de Wee-bot, entreprise de vente de « solutions de micro-mobilités ».

Chez Wee-bot, on constate « plus 70 % de ventes par rapport à novembre dernier ». Pour Isaac Bouni, la grève vient renforcer un sentiment global chez ses clients qui « ont l’impression que les transports en commun ne sont plus fiables ». « Moi, ça fait trois ans que je suis passé au vélo », raconte Sébastien qui est venu dans le 1er arrondissement pour faire changer sa roue, « j’ai fait un an de Vélib’ et puis j’ai acheté celui-là », poursuit-il en désignant sa bicyclette à l’allure rétro.

Pour les professionnels comme Isaac Bouni, « la grève est un porteur d’affaires. Les clients essaient les solutions en libre-service et ils y prennent goût ». « Les gens veulent plus d’autonomie, plus d’indépendance et, surtout, arriver à l’heure au travail », insiste-t-il.

Pour ce faire, les citadins « partout en France » se tournent vers la trottinette électrique, raconte le cofondateur de Wee-bot, car « c’est une solution compacte, sûre », tandis que « les infrastructures se mettent en place ». Selon Isaac Bouni, les produits plus originaux comme les gyropodes « trop encombrants » et monowheels « trop dangereux » ou encore les hoverboards « passés de mode » « restent assez marginaux » dans les ventes de l’entreprise.

© lepoint.fr

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