A riot police officer walks in front of a car set of fire overnight on November 19, 2018 in Saint-Denis-de-la-Reunion, on the French overseas island of La Reunion, on the side line of demonstrations of the so-called "yellow vest" (Gilets Jaunes in French) movement to protest against high fuel prices. (Photo by Richard BOUHET / AFP)

VIDÉO – Gilets jaunes : nouvelle nuit de tensions à La Réunion, 16 policiers et gendarmes blessés

DÉBORDEMENTS – Plusieurs villes réunionnaises connaissent des pillages et diverses violences urbaines à la nuit tombée. Une quinzaine de membres des forces de l’ordre qui ont eu à intervenir ces derniers jours souffre de blessures plus ou moins sévères, a fait savoir la préfecture.





Malgré le couvre feu instauré par le Préfet, le retour à la normale se fait attendre à La Réunion. Paralysée par les Gilets jaunes, l’île est également le théâtre de violences urbaines qui ont notamment fait 16 blessés parmi les forces de l’ordre en intervention dont un grièvement.

Il s’agit d’un policier, commandant du Groupement d’intervention de la police nationale (GIPN) dont la main a été arrachée lors de l’explosion accidentelle d’une grenade dans son véhicule alors qu’il était caillassé par de jeunes manifestants, a précisé la préfecture. « Il a perdu une main cette nuit. Nous le vivons mal, cela aurait pu arriver à n’importe quel policier. La situation devient très très compliquée. L’enchaînement des jours, les déplacements à droite, à gauche, c’est très compliqué », a réagi Idriss Rangassamy, secrétaire départementale d’Alliance Police. Outre ce policier, quinze membres des forces de l’ordre ont été blessés plus légèrement.



Des manifestants incontrôlables

L’île de la Réunion est en proie depuis samedi. Une flambée de violences commises par des « bandes de jeunes gens qui n’ont rien à voir avec les Gilets jaunes », a condamné la ministre des Outre-mer Annick Girardin. La situation a encore dégénéré cette nuit, avec à chaque fois le même scénario : les affrontements opposent bandes de jeunes et forces de l »ordre, notamment à Saint-Pierre et Saint-Denis touchés par des pillages, incendies et caillassages de véhicules. Selon les chiffres de la préfecture, il y a eu 38 interpellations mardi soir, et au total 108 depuis samedi. Les forces de l’ordre sont intervenues sur plusieurs zones chaudes : au Chaudron (Saint-Denis), au Port et à la Possession (Ouest) et à Saint-Gilles (Ouest) où des tentatives de pillage de commerces avaient lieu.




Le préfet de La Réunion a instauré mardi une mesure d’interdiction de circuler de 21h à 06h dans la moitié des communes de l’île. Ce couvre-feu, entré en vigueur mardi soir pour trois nuits, doit « permettre aux forces de l’ordre de se concentrer sur leur mission de sécurisation », a précisé ce dernier, Amaury de Saint-Quentin.  Jamais depuis 1991, le département français de l’océan Indien n’avait connu une telle flambée de violences.