Décès du politologue Antoine Sfeir, spécialiste du monde arabe

L’homme journaliste et politologue franco-libanais Antoine Sfeir, expert du monde arabe et musulman, nous a quitté au cours de la soirée de dimanche à lundi, à l’âge de 70 ans, ont dévoilé sur le réseau social twitter les Cahiers de l’Orient, magazine qu’il avait fondée.

«Antoine Sfeir était un passeur entre deux mondes, l’Orient et l’Occident. Il avait de l’islam, dans ses multiples visages et dans son histoire, une connaissance profonde et chaleureuse. Il aimait décrypter et transmettre. Et il était un ami», a réagi le directeur du MoDem François Bayrou sur Twitter.

Conférencier, auteur de plusieurs ouvrages, il a longtemps été «analyste de la radio Europe 1 pour le Moyen-Orient», ont rappelé des journalistes de la station, troublés par sa disparition.

Les Cahiers de l’Orient

Antoine Sfeir, né le 15 septembre 1948 à Beyrouth et décédé le 1er octobre 2018 à Paris, est un journaliste et politologue franco-libanais. Il est surtout le concepteur plusieurs œuvres sur des sujets liés au Moyen-Orient et au monde musulman.

Responsable des Cahiers de l’Orient, il gouverne aussi le Centre d’études et de réflexion sur le Proche-Orient (Cerpo) et a enseigné les rapports de toutes les nationalités au CELSA.En 2015, il est directeur de l’Institut libre d’étude des relations internationales (ILERI).

Il est auteur d’une vingtaine de livres dans le monde arabe et l’islam, il sera accusé de complaisance à l’égard du régime de Ben Ali, avec l’ouvrage «Tunisie, terre de paradoxes», diffusé en 2006, et exhumé lors du printemps arabe. Avec son dernier opus, L’Islam contre l’Islam : l’interminable affrontement des sunnites et des chiites (2012), il remporta le prix Livre et droits de l’Homme à Nancy.

Antoine Sfeir a multiplié au fil des ans les partenariats et interventions dans la presse et a été un invité permanent d’Yves Calvi pour son programme télévisé «C’est dans l’air». Au cours de 2003, il avait dépeint l’universitaire Tariq Ramadan comme un «expert du double langage», dont l’influence sur la jeunesse serait plus risquée que celle des religieux extrémistes violents, ce qui lui coûtera une plainte en diffamation. Il sera relaxé.

En 2005, il sortira, avec Jean-Michel Quillardet, très ancien grand maitre  du Grand Orient de France, l’Observatoire de la laïcité, qui se souhaitait  «un groupe d’étude et de prospective afin de renforcer le principe de laïcité comme constitutif de la République et de la démocratie». (Institut libre d’étude des relations internationales).